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25 septembre 2010 6 25 /09 /septembre /2010 07:15

arton13[1]
J’ai délaissé « Les délaissés » de Richard Van Camp, traduit de l’anglais par Nathalie Mège. J’ai pourtant essayé de m’accrocher, me disant, dès les premières lignes, qu’il ne fallait pas s’arrêter, que la suite était peut-être prometteuse. J’ai donc persévéré, j’ai fait preuve d’une réelle bonne volonté, jusqu’à la moitié du roman. Honnêtement, je me demande encore comment j’ai fait ! Car ce livre n’était tout simplement pas fait pour moi.
« Dans ce roman d’apprentissage situé dans le Grand Nord Canadien, Larry, un adolescent amérindien, aux prises avec une relation amoureuse triangulaire, tente de se réconcilier avec sa famille, ses origines, et lui-même. » Le synopsis était alléchant, dans les faits ça l’était beaucoup moins…

Les chapitres trop courts, type flash, qui d’habitude me plaisent tant, m’ont ici posé un véritable problème. Passant d’un personnage à l’autre, trop rapidement, on ne s’attache à aucun. Je m’attendais à plus de profondeur dans les rapports humains, dans la psychologie des personnages.Peu à peu, un mur s’est érigé entre moi et « Les délaissés ». Face à ces adolescents boutonneux plongés dans la violence, je n’ai pas tenu longtemps, avec cette sensation désagréable que l’auteur, Richard Van Camp, versait dans la vulgarité de façon délibérément outrancière.

Mademoiselle

 

Résumé :

Fort Simmer, Territoires du Nord-Ouest, Canada. Nouvelle année scolaire et nouveaux enjeux pour Larry, seize ans, un Indien dogrib. Il devient le meilleur ami de Johnny, turbulent, grande gueule, détesté ; et il fond devant Juliet Hope, la plus belle fille du lycée qui lui préfère... Johnny. Quel avenir pour cette relation triangulaire, rythmée par le heavy metal, l'alcool et la fumette ? Mais Larry n'a hélas pas que des amis : il se fait souvent tabasser par les Blancs. Certes son talent de conteur lui est d'un grand secours, mais quelle est cette histoire d'incendie, d'enfant brûlé et de brutalités qu'il aime raconter ? Réalité ou fiction ? Souvenirs ou hallucinations ? Pourquoi Larry entretient-il des rapports si tendus avec sa mère ? Et que s'est-il passé avec son père ? Un roman où la rage de vivre l'emporte sur la violence des événements. Un roman où la réconciliation, avec soi-même et les autres, s'associe aux rêves d'une vie meilleure.

 

Ce livre a fait l’objet d’un partenariat avec Blog-o-Book, merci à eux et aux éditions Gaïa.

 

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23 septembre 2010 4 23 /09 /septembre /2010 19:31

arton2180-f0a21[1]
Chers amis internautes, juste un mot pour vous informer que vous pourrez désormais aussi me retrouver sur le site, hébergé par le Théâtre du Rond-Point, Vents contraires. Pour lire mon
premier billet c'est ici.

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22 septembre 2010 3 22 /09 /septembre /2010 09:06

 

gen-thumbail[1]


« Il n’y a pas plus solitaire que la lecture et pourtant quand on a aimé un livre, on meurt d’envie de le faire lire. » La voie Marion de Jean-Philippe Megnin fait partie de ces romans dont on voudrait retenir chaque phrase... C’est une histoire à fleur de peau, bouleversante, comme la plupart des histoires d’amour. Marion a 25 ans, l’indépendance chevillée au cœur, elle tient une librairie à Chamonix. Pierre est guide de haute montagne. Leur rencontre aurait pu être banale, presque insipide, sans la délicatesse et la poésie de l’auteur qui signe ici un premier roman très réussi.  De livres en sommets, Marion tombe amoureuse. Elle va y croire, très fort, si fort qu’elle dit « oui » pour le meilleur et pour le pire. Et puis, la vie continue, épuisante, avec son immuable ordre des choses : après le mariage, pourquoi pas un enfant ? « Cet enfant qui n’est jamais venu. » Face à l'échec, Marion « se voile », s’éteint, tandis qu’à coté d’elle Pierre n’est plus qu’une ombre tout juste familière, bientôt étrangère. « On s’est débrouillé comme on a pu. » Les mots sont durs. Entre Pierre et Marion, la résignation atteint des sommets bien plus hauts que ceux qui les entourent. Après l’ascension et l'érosion, vient le dénouement, une chute à la fois terrible et inéluctable.
Mademoiselle

Ce livre a fait l'objet d'un partenariat avec les éditions
Le Dilettante. Merci Juliette.

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21 septembre 2010 2 21 /09 /septembre /2010 07:00

annie-degroote[1]
De temps en temps, Les petits papiers de Mademoiselle, accueilleront un auteur ayant publié un ou plusieurs livres et qui viendra nous parler de cette période, un peu hors du temps, entre deux romans. Annie Degroote est la première à se lancer. Née à Hazebrouck dans les Flandres française, Annie Degroote est non seulement romancière mais aussi comédienne et auteur dramatique. Elle a publié une dizaine d'ouvrage aux éditions des Presses de la cité, le dernier Les jardins du vent est paru le 29 avril dernier.


Comment vous êtes-vous sentie une fois le manuscrit rendu ?
Le sentiment de victoire fut pour le premier roman. Aujourd'hui,  au sentiment de soulagement d'avoir mené cette histoire à son terme, se mêle surtout le trac. Je le connaissais, comédienne, celui-ci est plus insidieux et dure jusqu'aux premiers avis. J'éprouve un sentiment de responsabilité vis à vis de mes lecteurs qui me suivent, me font confiance, et attendent " le prochain ". Je suis heureuse de leur offrir cette histoire et surtout mes personnages, comme des amis, qui vont, à présent, non pas disparaître, mais dormir en moi. Je les porte toujours un peu... Comme le fait mon personnage de David dans Les jardins du vent.

Combien de temps pouvez-vous rester sans écrire ?
Le plus long, depuis mes premières publications, fut peut-être cet été. Après un rythme soutenu, et une promotion assez dense, j'avais besoin d'un vrai break. Pour me ressourcer et  retrouver de l'énergie. Mais j'avais déjà en tête le nouveau roman.

Qu’est-ce que vous aimez le plus et le moins dans ces périodes d’entre deux ?
Ce que j'aime le plus c'est lorsque les idées jaillissent au moment où je ne m'y attends pas, c'est la griserie de repartir sur une autre histoire, de bâtir des personnages. Cependant, tout est relatif, ce sont souvent les personnages qui s'imposent ! Ce que j'aime le moins, ce sont les doutes. Doutes sur l'écriture, l'impression de repartir à zéro... Comme apour le premier roman. Pires peut-être...

Quelles sont les choses que vous vous autorisez à faire dans ces moments et que vous vous interdisez le reste du temps ?
Découvrir, sortir, faire des projets, des rencontres. Je fais régulièrement des activités sportives, mais dans cet "entre-deux", je découvre pays ou villes, je fais aussi des " repérages " parfois pour ma nouvelle histoire, je profite davantage de ce que nous offre Paris (expos, théâtre) et surtout j'aime les projets avec  la famille. Mais, bon, j'ai toujours mon petit carnet dans la poche... Pour les idées.

Qu’est-ce qui vous manque le plus quand vous n’êtes pas sur un projet de roman ?
Depuis que je me consacre entièrement à l'écriture, il ne m'est encore jamais arrivé de ne pas avoir de projet de roman.  Ce vide serait difficile à vivre. Je connaissais cette angoisse de "l'entre-deux" dans le spectacle, et c'était très douloureux parce que c'était de l'attente, et que vous dépendez des réalisateurs et metteurs en scène. Dans le métier d'écrivain, vous êtes le metteur en scène, le scénariste, le décorateur, le créateur de costumes, et tous les personnages à la fois. Il y a davantage de responsabilité mais aussi de liberté. Alors, je  m'arrange toujours pour avoir les premières idées du roman suivant, lorsque j'en achève un. Cela me rassure....

Avez-vous déjà commencé un autre manuscrit ? Et si oui, pouvez-vous nous en dire quelques mots ?
Vous avez donc compris que je suis repartie sur un nouveau roman. Le dernier était contemporain, les autres historiques. L'intrigue de celui-ci se situe entre deux époques : contemporaine et fin du XIVe siècle. Je ne suis jamais remontée aussi loin dans l'Histoire. En quelques mots, l'intrique est la suivante : à partir d'une étrange découverte, une journaliste va se lancer sur les traces d'une jeune femme de la fin des temps médiévaux... Présent et passé vont se rejoindre. Sortie prévue dans un an, en septembre 2011.

Merci Annie.

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20 septembre 2010 1 20 /09 /septembre /2010 12:15

del pappas attila-204x300[1]
Attila est la magie blanche
 est un livre surprenant, dans le bon sens du terme. Construit sous forme de séquences et de flash-back empruntés au cinéma, l’auteur Gilles del Pappas, par ailleurs réalisateur, nous entraîne dans une épopée rocambolesque. A chaque page une rencontre extraordinaire attend le lecteur : les frères Lumières, Georges Méliès, Paul Gauguin, Pablo Picasso, Maurice Ravel, Colette ou encore Louise Michel… Un vrai bonheur. Cette galerie de portraits trouve un fil conducteur, en la personne de Marius Jacob. On aurait pu tomber plus mal… Alexandre Marius Jacob sera, en effet, l’une des sources d’inspiration de Maurice Leblanc pour son personnage Arsène Lupin. Attila, c’est lui. Chef de la bande des Travailleurs de nuit, avant d’être arrêté et envoyé au bagne dont il reviendra. Marius Jacob se donnera la mort en 1954 avec son chien, Negro. A l’histoire de cette tête brûlée
, se greffe celle du septième art et de ses inventions.

 

Cependant, ne cherchez pas dans Attila et la magie blanche la stricte vérité historique. Gilles del Pappas nous averti dès le départ : « J’avais envie de rêver. A partir de cette existence (celle de Marius Jacob), par bien des aspects exemplaires, dériver sur les péripéties de mon imaginaire. » Démêler le vrai du faux, voilà bien une chose à laquelle il faut renoncer pour apprécier Attila et la magie blanche. Vous vous sentirez peut-être un peu perdu au début, mais surtout ne lâchez pas prise. A cette condition, en acceptant de se laisser porter, de continuer, vou verrez que ce roman est un petit bijou. 

 

A travers cette lecture, j’ai aussi découvert une toute jeune maison d’édition, Au-delà du raisonnable, dont Attila et la magie blanche est le premier titre. Les débuts sont prometteurs, leur catalogue est à surveiller de près…
Mademoiselle

 

Ce livre a fait l’objet d’un partenariat avec Blog-o-book, merci à eux et à la maison d’édition Au-delà du raisonnable.

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20 septembre 2010 1 20 /09 /septembre /2010 06:57

cocteau[1]« C’est à Milly que j’ai découvert la chose la plus rare du monde : un cadre », disait Jean Cocteau en 1957. Il y trouva un cadre de vie mais aussi un refuge, loin du tumulte et des mondanités de Paris. Cette maison de Milly-la-Forêt (Essonne), Jean Cocteau l'acquiert fin 1947 avec son compagnon Jean Marais. Cocteau n’y vient d’abord qu’occasionnellement, puis plus régulièrement pendant sa relation avec Edouard Dermit. Il y a vécu les 17 dernières années de sa vie. Photos, dessins, peintures, sculptures, objets exotiques... Plus qu’une collection, c’est toute la vie et les rencontres de Jean Cocteau que l’on retrouve dans chacune des pièces. Dans le salon, au rez-de-chaussée, dans le bureau et dans sa chambre à l’étage, rien n’a bougé. C’est un joli bric-à-brac, à l’image d’un artiste touche à tout. On y croise Picasso, Joséphine Baker, Coco Chanel, Edith Piaf, Yves Saint-Laurent. Le domaine de Milly est un témoignage majeur des goûts et de l’intimité de l’artiste.
Mademoiselle

Pour en savoir plus : www.jeancocteau.net

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La-Maison-de-Jean-Cocteau-Milly-la-Foret[1]

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19 septembre 2010 7 19 /09 /septembre /2010 11:00

signoret1[1]

 
« Il y a très peu de choses chez moi qui n’évoquent pas de souvenirs. Ma vie n’est basée que sur des madeleines », disait Simone Signoret. Sur près de 350 pages, Emmanuelle Guilcher, nous entraine sur les traces de celle qui fut l’étoile du cinéma français. Un astre emporté à l’âge de 64 ans, au terme d’une vie passionnée et passionnante. Tout commence en Allemagne, où Simone Kaminker (Signoret est le nom de jeune fille de sa mère) voit le jour le 25 mars 1921. Aînée d’une famille disloquée qui comptera bientôt deux garçons, très vite Simone devient la deuxième maman. Suivent les années de guerre, le père d’origine juive exilé en Angleterre. Déjà, un destin hors du commun se profile. En Bretagne où elle s’est réfugiée en 1939, Simone Kaminker a pour professeur d’histoire Lucie Aubrac, rien de moins… Le cinéma ne l’attire pas encore, cela ne va pas durer. De retour à Paris elle fréquente Saint-Germain-des-Prés et tout s’emballe. Une première figuration en 1941 dans « Le prince charmant » de Jean Boyer suivi de son premier grand rôle dans « Les démons de l’aube » cinq ans plus tard. Les propositions s’enchaînent mais il apparaît comme l’explique Emmanuelle Guilcher que « l’actrice a le goût des films tragiques et des rôles noirs ».

Signoret, une vie revient évidemment sur la rencontre entre Simone Signoret et Yves Montand à Saint-Paul-de-Vence. Le lecteur assiste à la naissance d’un couple de légende. Sur le devant de la scène avec des films comme « Casque d’or » ou « Manèges », Simone Signoret est tout aussi présente sur la scène politique. « Simone Signoret a choisi de multiplier les passions : la vie, son homme, les engagements politiques et humains, l’écriture enfin », écrit Emmanuelle Guilcher. Dans les dernières années de sa vie, l’actrice prend la plume pour rédiger ses mémoires La nostalgie n’est plus ce qu’elle était, édité au Seuil et vendu, en France, à 600 000 exemplaires à une époque où les best-sellers n’était pas un phénomène répandu.

Signoret, une vie passe néanmoins sous silence la relation de Simone Signoret avec Catherine, la fille qu’elle a eue avec Yves Allégret. A propos de laquelle Simone Signoret dira, et c’est bien l’une des seule citations (la seule il me semble) de cette biographie : « Je l’ai laissé pousser comme une herbe folle. Je lui ai appris les quatre choses que je crois les plus importantes : ne jamais rapporter, ne jamais mentir - le moins possible -, avoir le respect des autres et aimer partager ce qu’on a. » Dommage aussi, cette interview de Benjamin Castaldi (petit-fils de Simone Signoret), à la fin du livre, qui n’apporte pas grand-chose. Malgré tout Signoret, une vie, donne envie de lire La nostalgie n’est plus ce qu’elle était, l’auteur a su relever le défi : écrire la biographie d’un monstre sacré.
Mademoiselle

Ce livre a fait l'objet d'un partenariat avec Blog-o-Book, merci à eux et aux éditions Michel Lafon.


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11 septembre 2010 6 11 /09 /septembre /2010 07:00

414672327[1]Cette semaine, à l'occasion de la rentrée littéraire, Les petits papiers de Mademoiselle, accueillent chaque jour un auteur publiant son premier roman. La série "Première  rentrée littéraire" se termine aujourd'hui avec Natacha Boussaa. Née à Paris, dans le quartier République, enfant elle regarde passer les grandes manifestations. Dans l’ambiance remuante du restaurant familial, elle commence à écrire. Quelques années plus tard, après un DEA de lettres modernes, une Licence de cinéma et une formation d’art dramatique, Natacha devient comédienne, principalement au théâtre, la passion de l'écriture est toujours là. Son premier roman, Il vous faudra nous tuer est paru fin août aux éditions Denoël.

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Votre roman Il vous faudra nous tuer, a pour cadre les manifestations de 2006 contre le CPE, pourquoi avoir choisi ce thème ?
Tout d’abord, parce qu’il me semblait intéressant de rappeler aujourd’hui qu’un mouvement social très récent en France était parvenu à faire reculer un gouvernement. Au plus fort de ces manifestations, trois millions de personnes étaient dans la rue et il ne s’agissait pas uniquement de lycéens ou d’étudiants, mais bien d’un mouvement plus vaste, regroupant mécontents et salariés.
C’est aussi un mouvement qui a vu la radicalisation d’une partie de la jeunesse. L’année qui a suivi ces manifestations parfois très violentes, certains membres du gouvernement et la presse ont commencé à populariser le terme « ultra-gauche », terme désignant en partie un fantasme, en partie une réalité : la radicalisation de certains jeunes à la suite de ces manifestations. Ce qui m’intéressait aussi dans ce mouvement, c’est qu’il est emblématique de ce qui se passe partout en Europe (notamment en Grèce et en Italie) où les tensions entre les peuples qui refusent de voir leur monde changer et les gouvernements qui appellent à un monde nouveau, plus flexible, n’ont jamais été si vives. Enfin, je souhaitais écrire un livre sur une certaine jeunesse des classes moyennes, décrire leur façon de vivre, leur rapport à la société. Elles ont reçu une éducation qui leur permet de porter un regard critique sur la société, mais n’ont pas les moyens matériels de le mettre à l’œuvre. Elles incarnent une force politique qui s’ignore. Le roman décrit un climat pré révolutionnaire. Il y avait, enfin, un dernier enjeu littéraire : écrire un roman historique sur des événements très récents.

Que pensez-vous de la jeunesse actuelle ?
Je suis frappée par notre aptitude à être si raisonnables, pragmatiques. Nous sommes nés dans la crise, nous n’avons jamais connu que cela. Les générations précédentes nous ont inculqués que le rêve, par la faute de conditions économiques de plus en plus dégradées, nous était interdit. Ce livre est aussi une invitation à reconquérir le droit à l’imagination. Car sans elle, on ne peut pas se mêler des affaires de la cité, on ne peut pas imaginer autre chose que le monde qui existe déjà. Imaginer, c’est déjà reprendre le pouvoir. Se montrer « raisonnables » nous empêche de penser autrement la société, mais aussi nous-mêmes. C’est ainsi que nous sommes rendus corvéables ou désespérés. Dans cet espace étriqué, repliés encore un peu plus sur nous-mêmes, nous faisons ce que ses aînés attendent de nous : nous renonçons au génie de nous inventer et donc d’inventer l’avenir. 

Votre titre est issu des Mémoires d’outre-tombe, quelles sont vos influences littéraires ?
J’ai une grande admiration pour Chateaubriand dont j’aime infiniment la langue. J’aime particulièrement la littérature du XIXème et de la première moitié du XXe. Je trouve cette période passionnante, en France et en Europe. J’aime aussi beaucoup la "Beat Génération". Et je lis enfin beaucoup de littérature contemporaine : je suis très curieuse de mon époque, j’aime me heurter à l’image que la littérature nous renvoie de nous-mêmes.

Racontez-nous comment votre manuscrit a été repéré ?
Le manuscrit précédent que j’avais envoyé avait attiré l’attention de plusieurs éditeurs (Flammarion, Grasset, L’infini et Verticales). Ils m’avaient donné des conseils, expliqué pourquoi ils ne prenaient pas ce texte-là. Lorsque j’ai terminé Il vous faudra nous tuer, je l’ai envoyé à ces mêmes éditeurs, ainsi qu’à quelques autres, car je n’étais pas bien sûre que les premiers s’y intéresseraient. Finalement, c’est Juliette Joste qui était alors éditrice chez Flammarion, et qui quittait Flammarion à ce moment-là, qui l’a pris sous son aile. Elle m’a donné des conseils pour en retravailler certains aspects encore un peu trop bruts. Et c’est en sa qualité d’éditrice free-lance qu’elle l’a proposé à plusieurs maisons d’édition. Olivier Rubinstein et Philippe Garnier chez Denoël l’ont rappelée très vite. En une semaine, tout était décidé. On peut parvenir à publier un texte lorsque l’on ne connaît personne, mais il faut absolument persévérer. Il faut savoir que l’on ne publiera pas forcément son premier texte, mais peut-être son dixième et qu’il faut s’accrocher, travailler. À partir du moment où un éditeur repère un de vos textes, il est plus vigilant à ce que vous lui envoyez la fois suivante.

Comment vivez-vous votre première rentrée littéraire ?
Comme une succession de premières fois. On ne se représente pas tout ce qui se passe après la parution, les différentes étapes. À présent, la nouvelle étape, c’est la rencontre avec les lecteurs. Je discute avec quelques lecteurs via les mails qu’ils m’envoient ou bien sur Rue 89 sur lequel je raconte ma première rentrée littéraire. Mais les premiers salons et séances de dédicaces arrivent, et je vais pouvoir rencontrer les lecteurs en vrai. J’attends ce moment avec une grande joie.   

Trouvez-vous encore le temps d'écrire en ce moment ?
J’ai très peu de temps pour écrire en ce moment. Mais cela ne va pas durer. La rentrée va passer et tout rentrera dans l’ordre. J’ai sur le feu une pièce de théâtre qui ne me demande plus que quelques corrections et j’ai commencé l’écriture d’un nouveau roman. Mais tant que qu’un projet n’est pas achevé, il est difficile d’en parler. On ne sait jamais - et c’est ce qui est passionnant avec l’écriture - si l’on arrivera au bout de ce qu’on est en train d’écrire, si l’on ne va pas tout jeter à la corbeille, repartir sur autre chose. C’est ce qui me plait avec l’écriture : ne jamais avoir de certitudes, être sur le fil.  


Merci Natacha. 
 
 

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10 septembre 2010 5 10 /09 /septembre /2010 07:02

Monnery-Romain-1-.jpgCette semaine, à l'occasion de la rentrée littéraire, Les petits papiers de Mademoiselle, accueillent chaque jour un auteur publiant son premier roman. La série "Première rentrée littéraire" se poursuit aujourd'hui avec Romain Monnery. Né à Lyon en 1980, Romain a suivi des études de langues et de communication. Après avoir collectionné les stages dans les médias, il aurait dit-on trouvé le job de ses rêves à l'Argus de la presse où on le paie pour regarder la télé. Son premier roman, Libre, seul et assoupi vient de paraître aux éditions Le Diable Vauvert.

romain-monnery-premier-roman-1-.jpg

En cette rentrée littéraire, avez-vous l’intention de lire des ouvrages de vos confrères ? Et si oui, lesquels ?
Oui, il y a tout un tas d’auteurs que j’aimerais lire à cette rentrée. Il y a d’abord Jean-Baptiste Gendarme, le sémillant rédacteur en chef de la revue Décapage, qui vient de sortir un Petit éloge des voisins dont j’attends rien de moins qu’il me réconcilie avec les miens. Sur ma liste figurent également Le Front Russe de Jean-Claude Lalumière, le Jardin d’hiver de Thierry Dancourt, Les assoiffées du (très) grand Bernard Quiriny et le Plan Social de François Marchand. Du côté des gros bonnets, j’ai hâte de découvrir la dernière cuvée de Houellebecq et le nouveau Echenoz.

Qu’est-ce que vous aimez et détestez dans un roman ?
J’aime quand un roman me parle et que les pensées des personnages résonnent en moi comme des voix off.  J’aime quand un roman fournit des réponses aux questions existentielles que je me pose (Peut-on dormir debout ? Beatles ou Rolling Stones ? Doit-on garder son peignoir pour aller faire ses courses ?) et qu’il me fait voyager dans le temps (particulièrement dans les années 80 où l’on savait si bien s’habiller et au 19e siècle). Dans ce que je déteste, en vrac, il y a les préfaces, les descriptions de paysage et les animaux qui parlent (j’ai bien réfléchi, je suis contre).


A l’heure du "travailler plus pour gagner plus", votre personnage principal, dénommé Machin, s’évertue à ne rien faire, est-ce un roman autobiographique ?
J’aimerais vous dire que je n’ai rien à voir à avec cette histoire, qu’il s’agit d’une relecture d’Oblomov, que mes manches sont retroussées jour et nuit, que le travail est mon hobby favori, tout ça ; mais bon, ça ne nous mènerait pas plus loin qu’un tissu de mensonges. Alors oui, j’avoue, ce roman est (un peu) autobiographique. Mais pas que, hein.

La publication de nouvelles dans la revue Décapage a-t-elle été un tremplin  pour trouver un éditeur ?
C’est possible, oui, mais c’est un peu réducteur de résumer cette publication à un tremplin ou un diplôme. D’un point de vue personnel, je sais juste que la collaboration à Décapage m’a énormément aidé à progresser. C’est bien simple, avant tout ça je n’écrivais que par borborygmes ou onomatopées.
 

Dans une interview vous vous êtes dit « un peu journaliste », est ce que vos expériences dans l'univers médiatique ont joué dans l’élaboration de votre roman ?
Ah, pas du tout. La seule chose que m’ait apportée le statut de (plus ou moins) journaliste dans l’élaboration de ce roman, c’est une vision très détaillée de ce que pouvait être la précarité à travers son quotidien et son absence de perspectives. Pour le coup, c’est sûr que ça m’a bien servi. 
 

Comment vivez-vous (ou appréhendez-vous) la rencontre avec le public ?
Dans le doute, je garde en permanence à portée de main des barquettes de Pépitos pour amadouer les gens. Et quand ils n’aiment pas le chocolat, je les apaise en faisant des roulades ou la danse du robot. Plus sérieusement, je dirai que sur un panel représentatif de cinq personnes la rencontre avec le public se passe plutôt bien pour l’instant (même si ça ne manque pas de m’intimider).

Avez-vous un second roman en préparation ? Et si oui, pouvez vous nous en dire quelques mots ?
Je n’ai pas encore d’idées précises mais j’aimerais écrire un roman d’héroïc fantasy avec un poulpe et des pantoufles.

Merci Romain.

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9 septembre 2010 4 09 /09 /septembre /2010 07:00

AVT Laurence-Biava 2958[1]Cette semaine, à l'occasion de la rentrée littéraire, Les petits papiers de Mademoiselle, accueillent chaque jour un auteur publiant son premier roman. La série "Première rentrée littéraire" se poursuit aujourd'hui avec Laurence Biava. Maman de trois garçons, Laurence travaille dans un célèbre groupe d'assurances. Grande lectrice de classiques, elle n'en est pas moins une femme de son époque qui, de blogs en sites Internet, écrit quotidiennement depuis 15 ans. Elle collabore notamment au Buzz littéraire.  Son premier roman, Ton visage entre les ruines paraîtra le 15 septembre aux éditions In Octavio.

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Vous avez déjà écrit plusieurs manuscrits mais Ton visage entre les ruines est le premier à être publié, qu'est-ce qu'il a de plus que les autres ? Est-ce selon vous le plus abouti ?
Ton visage entre les ruines est le plus abouti en effet : le plus fini, le plus maitrisé. Celui pour lequel on m'a dit que mon style s'était affirmé et que j'avais trouvé ma voix ! Disons que désormais, on l'entend cette voix ! Cela fait plaisir, j'ai tant écrit et travaillé.

Votre roman parle d'amnésie, de maladie grave, pourquoi tant de noirceur ?

Je ne crois pas que l'on écrive pour dire que l'on est heureux mais pour exprimer un ressenti souvent souffrant, ou une interrogation existentielle, pour parler de l'époque délétère dans laquelle on évolue, ou encore de trajectoires familiales, de souvenirs mélancoliques. On le fait sous le coup d'un é
lan, presque nécessaire, rarement de gaité de coeur. Mon histoire est sombre mais pas noire. L'amnésie est un prétexte pour évoquer, sous forme de huis clos entre un patient et son médecin, tous les sujets qui me tiennent à coeur. C'est aussi, je crois, une métaphore lumineuse autour du sentiment amoureux, c'est, en tout cas, ce que j'ai voulu exprimer.

Quelles ont été vos démarches pour trouver un éditeur ?
J'avais noté les coordonnées de dix nouveaux éditeurs lors du dernier Salon du livre à Paris. Cela bouge tellement dans ce milieu ! Le choix de In Octavo tient plutôt du hasard même si je connaissais, de nom et de réputation, leur production littéraire. Je favorise désormais les petits éditeurs et non les grosses structures : quelques échecs et la crainte de ne pas avoir un éditeur "qui me tire vers le haut" demeurent principalement mes préoccupations. J'ai adressé ce roman a six éditeurs seulement : trois importants et trois indépendants, question d'équilibre. Les trois indépendants m'ont répondu et deux sur trois m'ont donné une réponse favorable ! Chez les grands éditeurs, seule Emmanuelle de Boysson s'y est intéressée de très près. Je pense qu'une réponse positive aurait pu être formulée mais j'avais déjà signé mon contrat.

Selon vous, qu'est-ce qui est primordial dans la relation auteur/éditeur ?
La relation auteur/éditeur est intéressante si on se parle, si on relit et corrige le manuscrit ensemble. L'auteur doit aussi accepter que son manuscrit "soit entre de bonnes mains", qu'il lui cède en quelque sorte un peu de lui-meme, que le titre soit choisi par l'éditeur comme c'est souvent le cas. Mais il y a toujours moyen de s'entendre, de trouver un compromis. Quand il y a la confiance, tout est possible.

Avez-vous fait lire votre manuscrit à Frédéric Beigbeder ou Nicolas Fargues dont vous êtes la webmastrice ?
Nicolas Fargues et Frédéric Beigbeder attendent mon roman, j'espère qu'ils vont l'aimer, il leur est dédié ! Et je les ai cités en épigraphe ! C'est une demarche dune auteur admiratif mais aussi d'une lectrice a part entière. Et entre nous, Evolene, mon héroine, se veut un anti-Octave au féminin : seules 3 lettres évoquent Octave en filigrane - le V, le O, le E et quelques allusions au Cercle. (Le chiffre 3 est, a mon sens, un chiffre culte beigbederien). Lisez ou relisez, vous verrez !


J'ai lu que vous étiez en train de terminer un manuscrit, pouvez-vous dans les grandes lignes nous en livrer l'intrigue ? 
Le prochain roman souhaite venger deux hommes célèbres en s'attaquant au narcissisme trouble de femmes souvent médiocres. Des femmes qui les ont conspués, fait souffrir. Ce sera le second tome de ma première trilogie consacrée au "sujet". La seconde étayera trois romans plus axés sur "l'objet". Enfin, une autre trilogerie parlera du temps et de l'espace. La plupart des romans sont prêts ! Ne manque plus que la bilatéralité, la succession d'accords et toujours la confiance !

Merci Laurence.

Photos DR

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