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2 juin 2011 4 02 /06 /juin /2011 07:02

Après Dominique Dyens, Dominique Marny, Yann Suty, et Valérie Tong Cuong, Marie-Laure Bigand met le point final à cette série sur les livres de chevet. Marie-Laure Bigand vient de sortir son quatrième roman, Un jour, tout recommencer aux éditions Laura Mare. L'histoire de Valérie qui, un jour, décide de tout quitter. Parce qu'elle s'est perdue, parce qu'elle ne se reconnaît plus...

Le blog de Marie-Laure Bigand :

http://lesmotspartages.blogspot.com/

 

 

" Je n’ai pas vraiment de livre de chevet dans le sens où celui-ci resterait sur ma table de chevet. Mon livre de chevet est mon livre du moment. Il me suit donc partout. Dans le RER, dans une file d'attente, si j'ai 5 minutes devant moi, je me mets à lire. Et alors plus rien ni personne n’existe. Je m’évade.

J
'ai bien une pile de livres sur ma table de chevet. Une trentaine d'ouvrages qui attendent d'être lus et le seront un jour. Dès qu'un livre attire mon attention, je ne résiste pas à l'envie de l'avoir sous la main. De fait, ma pile ne descend jamais. 

 

Pour qu'un livre me plaise, il faut que l'intrigue me transporte, qu'il y ait des sentiments... J’aime lire, par exemple, Anna Gavalda. Je sais que ça va en faire hurler certains mais j’assume !

Avec les années ma façon de lire s'est modifiée. 
Aujourd’hui, il m’arrive de déceler les fausses pistes lancées pour semer le lecteur. En revanche, je suis incapable d'abandonner un livre. Je vis cela comme un échec et je respecte trop le travail des auteurs pour me laisser décourager."

Photo : DR

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25 mai 2011 3 25 /05 /mai /2011 07:27
Après Dominique Dyens, Dominique Marny et Yann Suty, c'est au tour de Valérie Tong Cuong d'évoquer sa définition du livre de chevet. Valérie Tong Cuong a fait des études de lettres et de sciences politiques. Elle a  ensuite travaillé huit ans dans la communication avant de se consacrer à l'écriture. Depuis 1997, elle a publié huit livres chez divers éditeurs. Le dernier, La Battle, est sorti aux éditions du Moteur.


" Je crois n'avoir jamais eu un livre de chevet. J'ai toujours eu des "piles de chevet", dès que j'ai su lire. Aujourd'hui, ces piles forment une pieuvre qui s'étend autour du lit, gagne du terrain mois après mois, développant ses tentacules le long des murs.
 
Il y a les livres "qu'il faudrait avoir lus", que je n'ai jamais trouvé le temps de lire et que je ne lirai probablement jamais (dont quelques vieux Goncourt). Les livres que j'ai déjà lus mais dont j'ai besoin de ressentir la présence parce qu'ils me rassurent, parce qu'ils sont attachés à un souvenir particulier, ou parce qu'ils m'ont bouleversée, fait rire, réfléchir, et que les reléguer dans la bibliothèque serait une forme d'abandon (ceux-là forment un petit groupe à part qui évolue régulièrement, avec cependant toujours plus d'entrants que de sortants).
 
Il y a encore les livres que je dois ou tiens à lire, c'est-à-dire ceux de mes amis écrivains, ceux sélectionnés pour un prix dont je suis jurée, ceux de mes auteurs favoris à mesure qu'ils paraissent, ou encore des documents ou des essais sur des sujets qui me passionnent (psychologie, psychiatrie, entre autres).
 
Un ou deux romans de mes auteurs fétiches, en particulier ceux qui m'ont fait grandir (Faulkner, Beckett, Dostoïevski par exemple), pour le plaisir de les relire, ou simplement de les feuilleter et sentir une phrase résonner.  Enfin il y a ceux qui m'apaisent quand l'insomnie se fait violente, les philosophes et les poètes. Une foule d'auteurs et plus encore, une foule de personnages qui s'endorment avec moi, comme une famille, un village - mon village."
Photo : Francesca Mantovani
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21 mai 2011 6 21 /05 /mai /2011 07:25

Après Dominique Dyens et Dominique Marny, Yann Suty nous parle de son livre de chevet. Concepteur-rédacteur dans la publicité, Yann Suty, est aussi titreur dans un journal. En 2009, son premier roman Cubes est publié aux éditions Stock suivi d'un deuxième, Les Champs de Paris, paru en janvier dernier chez le même éditeur.

  

« Je n’ai pas vraiment un livre de chevet, mais il y en un qui revient, qui refait surface régulièrement, c’est Le rivage des Syrtesde Julien Gracq. J’ai d’abord eu beaucoup de difficultés à le lire. C’était au programme de mon bac de français. J’avais 17 ans. Difficile si jeune, avec peu d’expérience de lecture, de s’attaquer à un tel monument. J’en connais d’autres qui ont été dégoûtés. Quelle idée de donner ça à étudier à des gosses ! Bravo l’éducation nationale !

  

Je n’ai pas réussi à le terminer, mais j’en ai malgré tout gardé un souvenir fort. Quelques années plus tard, je l’ai lu en entier et l’ai apprécié. J’aime avoir à ralentir le rythme. C’est l’anti page-turner. Plus vous accélérez la cadence de lecture, moins vous comprenez. Le Rivage des Syrtes oblige à prendre son temps, à lire tous les livres comme ils devraient être lus, lentement, en pesant chaque mot.

  

Depuis, je l’ai relu plusieurs fois. Il m’aide à bien écrire. Il me met dans un certain état d’esprit, il me motive, me pousse à retravailler encore et encore mes phrases. On peut faire toujours tellement mieux ! Lire Julien Gracq rend humble. Quand vous voyez ce que vous écrivez et ce dont lui est capable, vous ne pouvez que retourner travailler.

 

Par-dessus tout, j’aime le style du Rivage des Syrtes. Je n’ai pas lu tous les livres qui existent au monde, mais avec ce livre Julien Gracq atteint une perfection inégalée dans l’écriture. Tout est juste. Chaque mot semble réfléchi. La langue est riche, puissante, lyrique. Mais il y a aussi l’histoire. Elle est simple, il ne se passe quasiment rien, mais c’est ça fait sa force. C’est comme certains films contemplatifs (Le Regard d’Ulysse de Théo Angelopoulos, Gerry ou à Elephantde Gus Van Sant) où l’on est envoûté par la beauté des images, la lenteur des choses, des hommes qui disparaissent dans les paysages. Des paysages qui atteignent des sommets de description. »

 

 Photo : David Balicki

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14 mai 2011 6 14 /05 /mai /2011 09:11


Dominique Marny
 fait partie de ces personnes avec qui on pourrait discuter pendant des heures. Journaliste, écrivaine, petite-nièce de Jean Cocteau, elle est l'auteur du très réussi Les belles de Cocteau publié aux éditions J-C Lattès. Depuis quelques années, Dominique Marny organise aussi des expositions. Cette touche-à-tout, passionnée et passionnante,  a répondu à la question suivante : quel est votre livre de chevet ?

 

« En ce moment je lis Les Écorchés de Véronique Chalmet. J’aime beaucoup les polars. En revanche, je lis peu de romans. Je vois tout de suite la technique, les ficelles, si bien que je n’éprouve plus aucun plaisir à lire de la fiction. C’est dommage. Adolescente, je dévorais les classiques : Hugo, Balzac, Maupassant, etc. 

  

Sur ma table de chevet, il y a une pile de livres en attente. Des livres mais aussi des manuscrits que les gens m’envoient. J’essaie de tout lire mais cela prend un temps fou et j’en manque cruellement.

 

Il y a aussi des recueils de poésies (Aragon, Eluard…), des beaux-livres, des catalogues d’exposition. Ce type d'ouvrages a l’avantage d’allier le plaisir de la lecture et le plaisir des yeux.

 

Un livre de chevet n’est pas nécessairement scotché à ma table de chevet, il peut voyager, m’accompagner dans mes déplacements. Et si tel est le cas, c’est plutôt bon signe ! Quand j’aime un livre, impossible de l'abandonner avant de l'avoir terminé ! »

 

Photo : Dominique Marny

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15 avril 2011 5 15 /04 /avril /2011 07:59

Quel est votre livre de chevet ? Voilà une question qu'on a tous un jour entendue. Mais qu'entend-t-on au juste par "livre de chevet" ? Est-ce un livre bouleversant dont le souvenir traverse les années, ou le dernier livre de tel ou tel auteur qui vient de sortir en librairie ?

 

Dominique Dyens, dont le dernier roman, Intuitions, est sorti le 31 mars aux éditions Héloïse d'Ormesson, inaugure cette nouvelle rubrique.

 

© David Ignaszewski / Koboy.

 

"Je n’ai pas de livre de chevet si on l’entend au sens d’un livre préféré ou que je relirais souvent. Par contre ma table de nuit est encombrée de livres… Il y a deux piles distinctes, c’est très organisé. Il y a évidemment le livre en cours de lecture, en l’occurrence, je viens de commencer La splendeur des Charteris de Stéphanie des Horts.

Il y a les livres en attente qui me donnent déjà l’eau à la bouche…Beaucoup d’anglo-saxons se bousculent sur ma table comme Maggie O’Farrel dont j’ai absolument adoré tous les romans précédents. Patrick Gale. Et puis pour les thrillers Harlan Coben et Johan Theorin, un auteur suédois que je viens de découvrir.

Il y a aussi les livres qui ne sont pas sortis récemment, des livres que j’aimerais lire ou relire. Parmi eux, en ce moment, une vieille édition des Sœurs Rondoli de Maupassant, Belle de jour de Kessel que je n’ai jamais lu et dont j’avais aimé le film lorsque j’étais plus jeune... Le deuxième tome du tour du malheur de Kessel également, parce que j’avais été éblouie par le tome 1, La fontaine Médicis.

En fait, il y a des strates dans mes lectures. L’urgent et l’intemporel. Tellement intemporels que ces livres-là peuvent rester un an sur ma table de nuit sans que je les ouvre, mais cela me rassure de les avoir à portée de mains.

Parfois, je change. Je renouvelle. Il y a un va et vient dans la pile en attente. C’est étrange, parce qu’au fil des années mon comportement et mes habitudes se sont modifiées.

Avant il n’y avait qu’un livre. Le livre en cours. Point. Maintenant il y en a plusieurs.  Je ne sais pas ce que ça veut dire. Est-ce que je lis plus lentement ? Parfois aussi, cela m’angoisse.

Ma pile diminue plus ou moins vite. Quand un des mes romans en cours est déjà très avancé en écriture, je lis plus lentement. Voire pas du tout…

Ah oui et j’ai également en ce moment un premier roman, Plus sombre que l’ombre de tes ailes que l’auteur, Sébastien Acker, m’a gentiment offert à un salon du livre. J’ai toujours beaucoup de tendresse pour les auteurs qui viennent de publier leurs premiers romans. C’est un moment précieux qui place l’auteur dans un état à la fois de fierté et de fragilité. Ils ont un peu le même regard, la même sensibilité à fleur de peau que des parents qui viennent d’avoir leur premier enfant….

A propos d’enfant, j’ai également des mots de chevet qui sont les mots d’amour de ma plus jeune fille …"

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