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14 février 2011 1 14 /02 /février /2011 07:18

Sophie%20Adriansen[1]
 

La rubrique Entre deux romans, reprend du service dans Les petits papiers de Mademoiselle. Après Annie Degroote, Patrick J. Lambert, Emilie de Turckheim, Marie Charrel et Caroline Vermalle, Sophie Adriansen a accepté de se plier au jeu des questions-réponses. A 28 ans, Sophie est une passionnée de livres, auteur du blog Sophielit, elle participe à plusieurs jurys littéraires et a publié dernièrement Je vous emmène au bout de la ligne aux éditions Max Milo. En attendant son prochain livre, un roman cette fois, elle revient sur cette période un peu hors du temps entre deux romans.

 

 Comment te sens-tu quelques heures avant de remettre un manuscrit ?  

Je suis pétrie de sentiments contradictoires ! Lorsque je considère que mon texte est prêt, c’est que je suis satisfaite. Donc, après la toute dernière relecture, je suis confiante, je jubile même. De là à penser qu’il s’agira du prochain Goncourt… Et pourtant, un ami écrivain me faisait récemment remarquer à juste titre qu’il est prétentieux de penser que ce que l’on écrit peut intéresser quelqu’un d’autre que soit. A quoi bon ? Pour quoi faire ? Cela fait aussi partie des interrogations qui me traversent dans ces instants-là…

 

Et quelques heures après ?

En général, dès que j’ai remis le manuscrit, je doute : suis-je allée au bout de ce que je voulais dire ? Comment mon texte va-t-il être accueilli ? N’aurais-je pas du le retravailler encore ?

La période qui suit la remise d’un manuscrit - l’attente - est très inconfortable psychologiquement, et elle l’est d’autant plus qu’elle n’a pas de terme. Car la réponse, négative comme positive, peut arriver au bout de quelques jours seulement, ou après de nombreux mois… J’essaie donc d’avoir des choses à faire pour m’occuper l’esprit ; sinon, c’est une véritable torture (pour moi et, du coup, pour mon entourage à qui je fais subir cette situation !).

 

Avant même d’avoir terminé un roman sais-tu déjà sur quoi tu écriras ensuite ?

Pas nécessairement. Je suis en ce moment en train d’achever un texte, et je sais précisément quel sera mon prochain projet d’écriture ; je ne cesse d’y penser, je suis impatiente, aussi je note dans un carnet tout ce qui me passe par la tête à son sujet, afin de ne pas avoir l’esprit « pollué », mais je m’interdis de démarrer la rédaction. Chaque chose en son temps.

L’inspiration est une chose étrange. Après l’écriture d’un roman, il m’est ainsi arrivé de me sentir sèche, non pas comme si je n’avais plus rien à dire mais comme si j’avais tout dit- ce qui n’est évidement et heureusement jamais le cas. Et puis, un jour, sans que je sache d’où ça vient, l’idée est là, qui s’impose, et c’est reparti…

 

Qu’apprécies-tu dans ces périodes entre deux romans ?

D’une certaine manière, les périodes de non-écriture sont reposantes. Je glane des bonnes formules, je consigne des bouts de dialogues, sans penser à les hiérarchiser ni à en faire une histoire… Il y a aussi le sentiment du travail accompli, le sentiment d’avoir achevé quelque chose. Mettre le point final à un texte, c’est comme un aboutissement. Mais finalement, cette sensation de plénitude ne dure jamais bien longtemps… 

 

N’est-ce pas compliqué de gérer la promotion de « Je vous emmène au bout de la ligne », ton travail, et tes projets d’écriture ?

Cela se passe bien car c’est un plaisir, et quand on aime, on ne compte pas… ses heures ! Et puis, c’est Rodolphe, que j’ai fait parler pour ce témoignage, qui est surtout sollicité pour la promotion. Pour cet ouvrage, je suis plutôt dans l’ombre. Je prends toutefois conscience de la nécessité qu’il y a d’accompagner un livre, de le porter, de le défendre et de rencontrer ses lecteurs ! Et c’est un bonheur…

 

A quand un nouveau livre de Sophie Adriansen en librairie ?

Mon premier roman paraîtra au troisième trimestre 2011. Il s’intitulera A sa place. Je vais démarrer prochainement le travail éditorial avec l’éditrice, Laura Mare. Cela va être une expérience nouvelle, d’une part parce que l’on ne fonctionne pas de la même façon pour un roman que pour un témoignage, et puis parce que chaque maison d’édition a ses propres règles, son propre rythme. Finalement, cela s’annonce comme une deuxième première fois ! 

 

Peux-tu nous en dire quelques mots ?

Il s’agit des destins croisés de deux jeunes femmes que tout oppose, sur une période très courte - quelques jours seulement. L’intrusion de l’une dans la vie de l’autre par le biais d’un téléphone portable oublié va provoquer certains bouleversements dans l’existence de chacune. Pour la suite, il faudra patienter encore quelques mois !

 

Photo : Sophie Adriansen



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27 octobre 2010 3 27 /10 /octobre /2010 08:04

caroline vermalle3[1]
Depuis un mois, Les petits papiers de Mademoiselle, ont eu
le plaisir d’accueillir Annie Degroote, Patrick J. Lambert, Emilie de Turckheim et Marie Charrel. Tous ont évoqué, sans langue de bois, cette période un peu hors du temps, entre deux romans. A son tour, Caroline Vermalle se prête au jeu des questions réponses, clôturant ainsi la série. Née en 1973 dans l’Oise, Caroline Vermalle est une voyageuse, passionnée de cinéma. Diplômée de l’école supérieure d’études cinématographiques, elle part à Londres où elle est embauchée par la BBC. En 2006, Caroline Vermalle réalise son rêve en faisant carrière dans la production de documentaires. Fin 2007, ayant démissionné de la BBC, Caroline Vermalle revient en France. Deux ans plus tard, elle remporte le prix Nouveau Talent de la Fondation Bouygues Télécom avec son roman L’avant-dernière chance, qui est de fait publié aux éditions Calmann-Lévy.

Votre roman, L’avant dernière chance est paru en 2009, que s’est-il passé depuis  ?

Disons que j’apprends, petit à petit, le métier d’écrivain… en écrivant. Contrairement à L’avant-dernière chance que j’ai écrit vite et sans savoir s’il allait être publié (ou même lu), mon deuxième roman, en revanche, a subi une très longue et difficile gestation. Il a été écrit alors que j’étais à la fois grisée, distraite et anxieuse de cette popularité soudaine liée à la parution du premier. C’était peut-être un mal nécessaire, au final, j’ai dû être beaucoup plus exigeante sur ce manuscrit. Il est à présent entre les mains de mon éditeur, qui doit décider de son sort.

 

J’ai appris que la version allemande de votre premier roman allait sortir en mai 2011, expliquez-nous ce que cela représente pour vous et de quelle façon vous êtes mise à contribution pour cette traduction ?

Fort heureusement pour moi, je ne suis pas mise à contribution sur quoi que ce soit au niveau de la traduction (mes cours d’allemand du lycée sont très lointains…). En revanche, j’ai la chance d’avoir une éditrice chez Bastei Lübbe absolument passionnée par le texte et qui a eu la gentillesse de me communiquer le choix du titre, un projet de couverture, etc. L’avant-dernière chance s’appellera « Denn das Glück ist eine Reise » - ce qui signifie « Car le bonheur est un voyage » - et je trouve que ce titre représente parfaitement l’histoire et les sentiments que j’y ai mis. J’attends la sortie avec impatience, entre autres pour savoir comment ont été traduits mes dialogues en « louchébem », l’argot haut en couleurs des bouchers de Paris !

 

Comment vous sentez-vous aujourd’hui plusieurs mois après la sortie de votre premier roman ? Et êtes-vous prête à recommencer ?

L’expérience autour de la sortie L’avant-dernière chance a été tout à fait magique – grâce à l’incroyable enthousiasme et la tendresse que lui ont témoignés les lecteurs. Bien sûr, je suis prête à recommencer, mais ce n’est pas sans anxiété. La réception du premier a été tellement incroyable et inattendue que le deuxième ne peut que décevoir.

 

Pouvez-vous nous dire quelques mots de ce second roman ? Les relations familiales seront-elles, cette fois encore, au cœur de l’histoire ?

Provisoirement intitulé Le vent se lève tard, mon deuxième roman est l’histoire d’une dame au soir de son existence qui décide du jour au lendemain de changer de vie. Mais comment s’y prendre, quand on a 73 ans ? Elle se réfugie sur l’île d’Yeu, chez une vieille cousine qu’elle n’a pas vue depuis 50 ans – et qui a bien changé. Et utilisant leurs souvenirs comme les pièces d’un puzzle, nos héroïnes vont redessiner, touche par touche, ces chères années qui restent… Si l’idée de famille est au cœur de l’histoire, je parle surtout d’une famille reconstituée.

 

Avez-vous tout de même pris une pause après la sortie de L’avant dernière chance ?

J’ai écrit sans interruption depuis L’avant-dernière chance, mais pas que des romans. Je suis auteur de documentaires TV de formation et j’en écris régulièrement, c’est mon « vrai » métier ! Ensuite, pour le plaisir d’explorer d’autres médias. J’ai collaboré sur un projet de BD avec mon frère dessinateur et j’ai fini un scénario de long métrage. Et bien sûr, un troisième roman est déjà en cours…

 

Qu’appréciez-vous dans cette période "entre-deux" et que vous manque-t-il ?

Il me manque un interlocuteur pour me critiquer, m’encourager, pour réagir à chaque étape, rebondir immédiatement à chaque tournant de l’histoire. Idéalement, c’est le rôle d’un éditeur, mais même s’il le fait parfois, je trouve le processus tellement trop lent ! Ce que j’aimerais, en fait, c’est avoir mon propre comité de lecture sur mon épaule à tout moment. Des candidats ? :)

 

Merci Caroline.

Pour en savoir plus sur L’avant-dernière chance.

Photo DR

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21 octobre 2010 4 21 /10 /octobre /2010 08:26

marie-charrel-portrait[1]
De temps en temps, Les petits papiers de Mademoiselle, accueillent un auteur qui évoque cette période, un peu hors du temps, entre deux romans. Après
Annie Degroote, Patrick J. Lambert et Emilie de Turckheim, Marie Charrel a accepté l'invitation. Journaliste à Capital et Longueur d'Ondes,
Marie Charrel, 27 ans, a grandi à Annecy et Grenoble. Diplômée de l’IPJ, elle a remporté les prix Bayard et Ajis. Une fois ne compte pas, paru en avril dernier, est son premier roman.


Etes-vous déjà sur un nouveau projet ?

Oui.

Pouvez-vous nous en dire quelques mots ?

Ce roman reprendra quelques ingrédients du premier, notamment l'utilisation occasionnelle du fantastique pour pousser les personnages dans leurs retranchements. Pour le reste, il sera, je crois, très différent. Plus adulte, j'ai conçu le premier au tout début de la vingtaine. Il explorera principalement trois fils rouges. Le premier se penchera sur la façon dont on peut supporter l'absurdité du monde une fois qu'on la découverte. Le second abordera la naissance de l'inspiration chez les peintres et les musiciens. Le troisième évoquera la façon dont l'art peut sublimer les douleurs. Les trois se feront échos. Le tout se passera entre l'Europe et les Etats-Unis. Je n'en dis pas plus !

Et dans quel état d’esprit êtes-vous ?

J'ai écrit le premier sans imaginer une seule seconde qu'il s'agissait d'un roman, et encore moins qu'il serait publié. Je ne me posais aucune question. La conception du deuxième est donc très différente. C'est d'une certaine façon plus facile : je sais désormais quelles sont les erreurs à ne pas commettre. Mes faiblesses. J'ai parfois tendance à me laisser un peu trop diriger par mon imagination délirante, à explorer tous les chemins où elle m'emmène. C'est délicieux mais dangereux. L'imagination doit toujours servir l'intrigue. Sinon, elle ne produit que de la décoration inutile. Je sais désormais m'en méfier. Mais j'ai mis la barre plus haut. C'est ça, le plus dur : le degré d'exigence bien plus élevé envers soi-même.

A présent, dans l'écriture, qu’est-ce-qui vous semble plus facile et inversement qu’est-ce qui vous pose des problèmes ?

Je fais plus facilement confiance à mon écriture et à mon intuition. Le plus dur, c'est le temps. Je cours après en permanence. J'en manque toujours. J'ai l'impression d'écrire toujours dans l'urgence. C'est contre nature. L'écriture exige la lenteur. Je rêverai de passer la moitié de mes journées à lire, l'autre à travailler mes textes, mais c'est impossible : les contraintes du quotidien sont tellement chronophages. Si je touchais l'héritage d'un oncle secret ou gagnais au loto, c'est la première chose que je m'offrirais : le temps.

 

Plusieurs mois après la parution de Une fois ne compte pas vous enchaînez les rencontres avec le public, est-ce que cela aussi nourrit votre style ?  

Rencontrer les lecteurs me nourrit d'abord humainement. Leurs retours sont riches. Mais je ne suis pas sure qu'ils influencent mon écriture. D'abord, parce que leurs remarques concernent mon premier roman, très différent de ce que sera le second. Ensuite, parce que l'écriture reste un exercice solitaire et silencieux. J'aime que ce soit solitaire et silencieux. Je me concentre sur l'intrigue en oubliant tout le reste. Je fais taire toutes les autres voix. C'est la seule façon d'être sûr que le texte vienne vraiment de soi.  

 

Merci Marie.

Vous pouvez retrouver Marie Charrel sur  son blog :
http://mariecharrel.wordpress.com/

Photo DR

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14 octobre 2010 4 14 /10 /octobre /2010 06:47

Photo : Sandrine Roudeix

 

De temps en temps, Les petits papiers de Mademoiselle, accueillent un auteur qui évoque cette période, un peu hors du temps, entre deux romans. Après Annie Degroote et Patrick J. Lambert, Emilie de Turckheim a accepté l’invitation. Née en 1980, Emilie de Turckheim se lance très tôt dans l'écriture. Son premier roman, Les Amants terrestres est publié en 2005 suivi de Chute Libre en 2007. Ses visites à la prison de Fresnes, où elle rencontre des détenus, lui inspire Les Pendus en 2008. Enfin, son dernier livre Le Joli Mois de mai est sorti cet été.

Le Joli Mois de mai est sorti en août, entre sa promotion, les rencontres avec le public, avez-vous trouvé le temps de commencer un nouveau roman ?
J’ai la sensation que l’écriture a tout le temps lieu. Les moments d’écriture physique, ceux où l’on se plante devant un écran d’ordinateur, les doigts happés par le clavier, ne sont qu’une phase de l’écriture. Il existe d’autres moments pendant lesquels s’accumulent de façon impalpable des bribes de dialogues, des voix, des décors, des visages de personnages. C’est ce qui se produit depuis la sortie du Joli Moi de mai : un nouveau roman se rue à la porte de mon imagination, mais je le laisse un peu s’épaissir et piétiner, je n’écris pas une ligne, j’attends d’être disponible pour lui. 

 

Dans ce cas, pouvez vous nous dire quelques mots de votre prochain livre ?

Ce sera l’histoire d’un « modèle vivant », une femme qui gagne sa vie en posant nue pour des peintres. J’aimerais décrire ce qui se passe intimement quand on pose nue pour la première fois, pour la centième fois : ce que ressent le corps, le froid, le chaud, l’excitation, la gêne et l’impudeur, le plaisir et l’inconfort, comment bat le cœur, quelle timidité nous prend, quelle forme d’érotisme silencieux et intense façonne les rapports entre un peintre et son modèle, combien la lenteur des poses dilue les heures – et combien cette lenteur est précieuse dans une époque si rapide et bavarde.

 

Avez-vous déjà connu des périodes « d’entre-deux » où vous n’écriviez plus une seule ligne ?

Non, depuis que j’ai appris à écrire, j’ai toujours écrit des histoires. Et même avant d’ailleurs ! Je me revois à l’âge de quatre ans dans mon lit blanc à barreaux : j’imaginais une histoire que je poursuivais dans ma tête chaque soir ; c’était souvent les aventures d’une petite fille Inca kidnappée par un conquistador espagnol (Librement inspiré du dessin animé les « Mystérieuses cités d’or » qui passait sur Antenne 2 !)

 

Comment vivez-vous les premiers jours qui suivent la remise d’un manuscrit ?

Je n’y pense pas. A partir du moment où je rends un manuscrit, je me détache de lui, j’éprouve un mélange de soulagement et de nostalgie, mais je ne suis pas anxieuse.   

 

Enfin sur le long terme, comment employez-vous ce temps entre deux romans ? Etes-vous plutôt du genre à vous reposer ou à tenter de rattraper le temps passé à écrire ?

Je n’ai jamais vraiment de « temps entre deux romans » : je suis toujours en train d’écrire ou de corriger quelque chose que j’ai écrit, ou de penser à l’écriture à venir. Chez moi, l’écriture est comme le sommeil : quotidienne, nécessaire et presque sans conscience, oscillant entre le cauchemar et le rêve délicieux.  

Merci Emilie.

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28 septembre 2010 2 28 /09 /septembre /2010 14:36

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De temps en temps, Les petits papiers de Mademoiselle, accueillent un auteur qui vient nous parler de cette période, un peu hors du temps, entre deux romans. Après Annie Degroote, Patrick J. Lambert a accepté de se plier à l’exercice.
De formation anglo-saxonne, Patrick J. Lambert a vécu plus de vingt ans à l’étranger (Asie, Océanie, Europe, Pays Arabes) où il a travaillé comme trader sur les marchés financiers. Il est aujourd’hui consultant auprès d’une grande société française. Son premier livre Le vengeur des catacombes, publié en 2007 chez Fayard, a reçu le prix du Quai des Orfèvres 2008. L’auteur de polar, désormais reconnu, poursuit avec Morofisc aux éditions Plon. Son dernier livre, Les murmures des tombeaux, est paru en mai dernier chez First.

 

Que fait un auteur de polars entre deux romans ?

Existe-t-il vraiment un moment entre deux romans ? Je n’en suis pas certain. Sortir un roman par an ne m’autorise pas vraiment à prendre plusieurs mois sabbatiques. En ce jour, par exemple, alors que je suis en train d’écrire les 50 dernières pages du roman qui suivra Les murmures du tombeau, je réfléchis déjà au thème que je compte aborder par la suite.


Combien de temps mettez-vous à écrire de nouveau après la remise d’un manuscrit ?

Il n’est pas rare que l’achèvement d’un roman se traduise par un brusque « coup de mou » que certains auteurs aventureux compareront à une forme de déprime post-natale mais, dans mon cas, elle excède rarement une quinzaine de jours avant que le besoin d’écrire ne se fasse ressentir de nouveau.

 

Aux lecteurs qui ne vous connaissent pas encore, vous conseillez votre dernier livre Les murmures du tombeau, est-on toujours plus fier de son dernier roman ? Et alors n’a-t-on pas peur de faire moins bien par la suite ?

Un artiste s’améliore par la pratique quotidienne. C’est un peu la même chose pour un auteur qui apprend de chaque roman. Non seulement par lui-même, en travaillant, en affinant sa façon d’écrire, mais tout autant en considérant les ressentis que ses lecteurs mettent en avant.

Lorsqu’on publie plusieurs romans, on aura souvent l’impression que le dernier texte paru intègre la somme de cet apprentissage constant et qu’il en sera donc meilleur.

Quant au doute, il est toujours présent dans l’esprit d’un auteur quels que soient les lauriers qu’on puisse lui tresser. Même en faisant de notre mieux, nous savons tous, ceux d’entre nous qui sont restés humbles tout du moins, que le lecteur décidera in fine et qu’il a toujours raison.

 

Qu’est-ce qui est, pour vous, essentiel de faire entre deux romans pour mieux repartir ensuite ?

Rien de particulier. Ce qu’il faut surtout, c’est ne pas oublier de vivre pendant les romans.


Pouvez-vous nous parler du roman que vous êtes sur le point de terminer ?

Je ne peux pas encore en dire grand-chose, sauf qu’il s’agira comme le précédent d’un thriller/roman d’aventures tirant son énigme de l’Histoire. Sortie prévue aux environs de mars 2011.

 

Que voudriez-vous que celui-ci ait de plus que les autres ?

Qu’il soit encore meilleur que le précédent. Que chaque roman que j’écris par la suite donne plus de plaisir aux lecteurs. Ce sont eux, les juges ultimes.

Merci Patrick.

Photo DR

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21 septembre 2010 2 21 /09 /septembre /2010 07:00

annie-degroote[1]
De temps en temps, Les petits papiers de Mademoiselle, accueilleront un auteur ayant publié un ou plusieurs livres et qui viendra nous parler de cette période, un peu hors du temps, entre deux romans. Annie Degroote est la première à se lancer. Née à Hazebrouck dans les Flandres française, Annie Degroote est non seulement romancière mais aussi comédienne et auteur dramatique. Elle a publié une dizaine d'ouvrage aux éditions des Presses de la cité, le dernier Les jardins du vent est paru le 29 avril dernier.


Comment vous êtes-vous sentie une fois le manuscrit rendu ?
Le sentiment de victoire fut pour le premier roman. Aujourd'hui,  au sentiment de soulagement d'avoir mené cette histoire à son terme, se mêle surtout le trac. Je le connaissais, comédienne, celui-ci est plus insidieux et dure jusqu'aux premiers avis. J'éprouve un sentiment de responsabilité vis à vis de mes lecteurs qui me suivent, me font confiance, et attendent " le prochain ". Je suis heureuse de leur offrir cette histoire et surtout mes personnages, comme des amis, qui vont, à présent, non pas disparaître, mais dormir en moi. Je les porte toujours un peu... Comme le fait mon personnage de David dans Les jardins du vent.

Combien de temps pouvez-vous rester sans écrire ?
Le plus long, depuis mes premières publications, fut peut-être cet été. Après un rythme soutenu, et une promotion assez dense, j'avais besoin d'un vrai break. Pour me ressourcer et  retrouver de l'énergie. Mais j'avais déjà en tête le nouveau roman.

Qu’est-ce que vous aimez le plus et le moins dans ces périodes d’entre deux ?
Ce que j'aime le plus c'est lorsque les idées jaillissent au moment où je ne m'y attends pas, c'est la griserie de repartir sur une autre histoire, de bâtir des personnages. Cependant, tout est relatif, ce sont souvent les personnages qui s'imposent ! Ce que j'aime le moins, ce sont les doutes. Doutes sur l'écriture, l'impression de repartir à zéro... Comme apour le premier roman. Pires peut-être...

Quelles sont les choses que vous vous autorisez à faire dans ces moments et que vous vous interdisez le reste du temps ?
Découvrir, sortir, faire des projets, des rencontres. Je fais régulièrement des activités sportives, mais dans cet "entre-deux", je découvre pays ou villes, je fais aussi des " repérages " parfois pour ma nouvelle histoire, je profite davantage de ce que nous offre Paris (expos, théâtre) et surtout j'aime les projets avec  la famille. Mais, bon, j'ai toujours mon petit carnet dans la poche... Pour les idées.

Qu’est-ce qui vous manque le plus quand vous n’êtes pas sur un projet de roman ?
Depuis que je me consacre entièrement à l'écriture, il ne m'est encore jamais arrivé de ne pas avoir de projet de roman.  Ce vide serait difficile à vivre. Je connaissais cette angoisse de "l'entre-deux" dans le spectacle, et c'était très douloureux parce que c'était de l'attente, et que vous dépendez des réalisateurs et metteurs en scène. Dans le métier d'écrivain, vous êtes le metteur en scène, le scénariste, le décorateur, le créateur de costumes, et tous les personnages à la fois. Il y a davantage de responsabilité mais aussi de liberté. Alors, je  m'arrange toujours pour avoir les premières idées du roman suivant, lorsque j'en achève un. Cela me rassure....

Avez-vous déjà commencé un autre manuscrit ? Et si oui, pouvez-vous nous en dire quelques mots ?
Vous avez donc compris que je suis repartie sur un nouveau roman. Le dernier était contemporain, les autres historiques. L'intrigue de celui-ci se situe entre deux époques : contemporaine et fin du XIVe siècle. Je ne suis jamais remontée aussi loin dans l'Histoire. En quelques mots, l'intrique est la suivante : à partir d'une étrange découverte, une journaliste va se lancer sur les traces d'une jeune femme de la fin des temps médiévaux... Présent et passé vont se rejoindre. Sortie prévue dans un an, en septembre 2011.

Merci Annie.

Photo DR

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