Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
1 mai 2012 2 01 /05 /mai /2012 07:38



Qui n’a jamais eu une bague, une paire de chaussures ou un stylo plume fétiche ? Le genre d’objet avec lequel nous nous sentons différents, au-dessus, presque invincibles. Un talisman en somme, dont le pouvoir s’évalue à la croyance qu’on lui attribue.


Le Chapeau de Mitterrand porte en lui un peu de cette magie. Histoire irrationnelle, où un homme assez ordinaire touche à l’extraordinaire… et devient celui qu’il a toujours rêvé d’être.

Ce soir-là, Daniel Mercier s’offre un dîner dans une belle brasserie parisienne. Il déguste son plateau de fruits de mer quand un illustre convive vient s’asseoir à la table voisine : François Mitterrand. Médusé, Daniel Mercier savoure ce moment avec délectation, s'imaginant déjà dire à qui voudra bien l’entendre : « J’ai mangé à côté du Président ». À la fin de son repas, François Mitterrand oublie son chapeau. Daniel hésite, une seconde, puis deux, à la troisième il s’en empare et quitte le restaurant sans demander son reste.

Les jours passent, coiffé du célèbre feutre noir, le voleur d’un soir voit le regard des gens changer. Lui le modeste comptable, se sent considéré, gagne en éloquence. Et si le chapeau de Mitterrand avait un pouvoir ? Celui de le rendre puissant.

Hélas, arroseur arrosé, notre homme perd le précieux couvre-chef qui va désormais se promener de tête en tête. De Paris à Venise, Antoine Laurain invite le lecteur à une balade dans la société des années 80. Nostalgie quand tu nous tiens...

Le Chapeau de Mitterrand d’Antoine Laurain, publié aux éditions Flammarion, est dans la sélection du Prix Rive Gauche.

Photo : DR

Partager cet article
Repost0
30 avril 2012 1 30 /04 /avril /2012 10:11

Vertigineux. Ce livre porte en lui une force rare, un mélange de noirceur et d’espoir. Une chose est certaine, on ne ressort pas indemne de ces 200 et quelques pages ! Une expérience d’autant plus réjouissante qu’il s’agit là d’un premier roman, celui d’Olivier Steiner. De lui, la quatrième de couverture ne nous dit pas grand-chose, si ce n’est qu’il est né en 1976… Peu importe l’auteur, l’essentiel est ailleurs. Voici donc un premier roman à la fois stupéfiant  et terrifiant. Un chassé-croisé sans fin, excitant, désespérant, dans lequel deux hommes aiment et souffrent comme jamais.

Madrid, un soir de spectacle. Jérôme est assis dans la salle avec son amie Chiara. À la sortie de la salle, bouleversé par ce qu’il vient d’entendre et de voir, il s’avance vers le metteur en scène, Pierre Lancry et lui glisse ce mot : « Ma main à couper qu’on n’entre pas chez vous en frappant poliment à la porte. Je m’appelle Jérôme Léon, j’ai 26 ans et je n’ai pas envie de vous laisser le choix. Me voici. J’ai aimé votre mise en scène mais là n’est pas le plus important. Vous ne manquez pas d’admirateurs, j’ai bien vu que les compliments pleuvaient, je ne vois ce que je peux ajouter. Votre regard a croisé le mien, et si c’était  la seule chose qui comptait ? Voilà, c’est tombé sur vous. Question numéro un : Est-ce que je peux vous écrire ? Question numéro deux : Avez-vous peur de l’inconnu ? Question numéro trois : Que faites-vous quand vous trouvez une bouteille à la mer ? Jérôme. 0688785838. SMS only. »

Ce geste, grain de sel enrayant la machine, va bouleverser leurs vies. Dès lors un dialogue s’instaure entre ce jeune « issu de l’immigration », homosexuel, un rien bipolaire et cet homme à la réputation établie, père de famille. Duo improbable qui, à travers leurs échanges épistolaires, convient le lecteur à marcher sur le fil. Bohème est un feu d’artifice au bouquet final éclatant… un trop-plein d’émotions.


Bohème d’Olivier Steiner, publié aux éditions Gallimard, est dans la sélection du Prix Rive Gauche.

Photo : DR

Partager cet article
Repost0
1 avril 2012 7 01 /04 /avril /2012 14:55



Le 30 mars dernier, les membres du jury du Prix Rive Gauche à Paris se sont réunis à l'Auberge de Venise (14e arr.) pour écrire une nouvelle page de l'événement littéraire, créé l'année dernière, par Laurence Biava.

Pour mémoire, le Prix Rive Gauche à Paris emprunte son nom au titre de la chanson d’Alain Souchon, Rive Gauche. Il distingue l’auteur d’un roman ou d’une nouvelle reflétant l’élégance, l’esprit, le style et l’art de vivre de
la rive gauche ou bien sa mélancolise telle que décrite dans la chanson.

Le lauréat est élu par un Collège de 24 membres, composé essentiellement de personnes appartenant au milieu littéraire (écrivains, journalistes, critiques, libraires).

Grégoire Delacourt, lauréat de la première édition, avec son premier roman L'écrivain de la famille, rejoint cette année le jury.

Les romans en lice sont :

Marin de Viry – Mémoires d’un snobé - Pierre-Guillaume de Roux
Philippe Sollers – L’éclaircie - Gallimard
Régis Jauffret – Claustria – Le Seuil
Philippe Ségur – Le rêve de l’homme lucide –Buchet-Chastel
Philippe Brunel – La nuit de San Remo – Grasset
Franz-Olivier Giesbert – Dieu, ma mère et moi - Gallimard
Fabrice Gaignault – L’eau noire – Stock
Olivier Steiner – Bohème - Gallimard
Bruno Migdal – Petits bonheurs de l’édition – Editions de la Différence
Nicolas Fargues – La ligne de courtoisie – P.O.L
Anne Wiazemsky – Une année studieuse – Gallimard
Antoine Laurain – Le chapeau de Mitterrand – Flammarion
Dominique Fabre – Il faudrait s’arracher le cœur –Editions de l’Olivier
Emilie de Turckheim – Héloïse est chauve – Héloïse d’Ormesson

Verdict le 29 juin...

Partager cet article
Repost0
3 février 2012 5 03 /02 /février /2012 07:00

 

San Juan[1]
Vendredi 15 octobre 1976 à San Juan, ville à l’ouest de l’Argentine, une jeune femme entre dans un magasin de cycles. Son vélo a un problème de frein, de dérailleur peut-être... Qu’elle parte donc faire une course, son vélo sera prêt vers midi. Elle revient à l’heure dite, paie et quitte le magasin. Dans la rue un homme en civil l’aborde, il semble vouloir l’entraîner quelque part. Elle résiste, se débat. Trois autres hommes arrivent et la poussent dans une Ford Falcon qui démarre aussitôt. Le vélo, une chaussure et une paire de lunettes restent abandonnés sur le trottoir, seuls indices de l’indicible.

 

Marie-Anne Erize avait 24 ans. Enlevée sous la dictature argentine (1976-1983), son corps n’a jamais été retrouvé. Courte mais intense, sa vie fut celle d'une étoile filante. Née dans une famille française établie en Argentine, Marie-Anne Erize passe son enfance dans la jungle au nord du pays. Mais déjà une autre vie l’attends, ses parents achètent une maison dans la banlieue de Buenos-Aires. Les mois passent, puis les années, Marie-Anne Erize marche à l’instinct, n’écoute que son cœur et, en fervente catholique, aide les autres autant qu'elle peut.

A 19 ans, elle jongle entre ses activités sociales, son travail d’assistante maternelle et un univers jusque-là inconnu : la mode. Son corps de liane, celui-là même qui l’a longtemps complexée, va devenir un de ses atouts. Elle commence à faire les couvertures des magazines nationaux. A 20 ans, rien ne lui résiste mais elle ne s’y trompe pas. « Marie-Anne n’est pas dupe : l’Argentine réelle n’a rien à voir avec celle des magazines ou de l’Alvear Palace ; c’est un pays à la peine, qui trime et ne mange pas toujours à sa faim », souligne le journaliste et auteur du livre Philippe Broussard. La jeune femme voyage, parcourt le monde entier mais revient toujours en Argentine, son port d’attache.

 

De retour chez elle, plus engagée que jamais, Marie-Anne Erize rejoint le groupe des Montoneros, un mouvement péroniste de gauche, et tourne définitivement la page de ses années mannequinat. Pour elle, l’essentiel est ailleurs. Traquée, elle refuse de quitter l'Argentine et l’étau se resserre plus vite qu’elle ne l'imagine. Enlevée le 15 octobre 1976, Marie-Anne Erize, fut violée, torturée et assassinée.

 

Au cours de l'enquête, Philippe Broussard est parvenu à identifier le principal suspect de l’affaire, Jorge Olivera, un officier d’extrême droite devenu avocat. La disparue de San Juan fait partie de ces livres nécessaires dont on ne ressort pas indemne.

 

A propos de l'auteur : Philippe Broussard est rédacteur en chef du service "enquête" de L'Express. Ancien grand reporter au Monde (1989-2005), il a reçu le prix Albert Londres en 1993.  

 

La disparue de San Juan de Philippe Broussard est dans la sélection du Prix ELLE.

Photo DR

 

Partager cet article
Repost0
16 décembre 2011 5 16 /12 /décembre /2011 08:53

 

Ne vous arrêtez pas au titre, peu engageant, du dernier livre de Jean-Louis Fournier. Veuf, ce mot affreux, est une merveille de délicatesse et de poésie. La poésie mêlée à la tristesse d’un homme qui, un jour de novembre, a perdu l’amour de sa vie.

 

Ne lui dites pas qu’avec le temps, va, tout s'en va. Bref, qu’il s’en remettra… Cet homme est inconsolable et le restera. Mais quitte à être malheureux autant l’être avec élégance.



Jean-Louis Fournier revient, non sans une pointe d’humour, sur les jours heureux, l’érosion causée par la vie à deux, l’amour inconditionnel et soudain le silence. De cet après sans l’autre, l’auteur livre un texte bouleversant.

 

Veuf de Jean-Louis Fournier fait partie de la sélection du Prix ELLE.



Extraits :

 

« Elle croyait en moi, et grâce à elle j’ai commencé à y croire. A l’époque, j’étais presque rien, maintenant je suis presque quelque chose. »

 

« Si tu lis ce que j’ai écrit, tu vas avoir envie de revenir. Je pense ne t’avoir jamais dit autant de choses agréables, sans doute à cause de mon imbécile pudeur. Autant je suis habile pour dire des choses désagréables, autant les choses agréables restent bloquées dans ma gorge. Maintenant que tu n’es plus là, j’ai moins honte. Et puis j’ai  l’impression que c’est plus facile d’écrire que de dire. »

 

« Quand je regarde tes petits chapeaux, je pense avec une infinie tristesse à ton cerveau, tombé en panne sèche, de sang. Il est éteint définitivement. Tu ne penseras plus jamais à moi… J’ai regardé à l’intérieur des chapeaux s’il ne restait pas une petite pensée pour moi. »

Photo : DR

Partager cet article
Repost0
25 juillet 2011 1 25 /07 /juillet /2011 21:28

Je suis en vacances, c'est vrai. Et les vacances c'est fait pour se reposer, ok. Mais je n'ai pas résisté à l'envie de vous montrer les premiers livres que j'ai reçus, vendredi dernier, pour le Grand Prix des lectrices ELLE ! J'ai déjà lu Brasiers de Derek Nikitas et Le chemin de la vie de Maurice Nadeau. Pour savoir ce que j'en ai pensé, rendez-vous ici, dans quelques semaines...

P7300285
  


Catégorie policiers :
Brasiers, Derek Nikitas, éd. Télémaque.
Marée noire, Attica Locke, éd. Gallimard.
Catégorie documents :
La plus belle histoire des femmes, Françoise Héritier, Michelle Perrot, Sylviane Agacinski, Nicole Bacharian, éd. du Seuil.
Le chemin de la vie - entretiens avec Laure Adler, Maurice Nadeau, éd. Verdier.
Catégorie romans :
Tu verras, Nicolas Fargues, éd. P.O.L.
Cent ans, Herbjørg Wassmo, éd. Gaïa.
Les privilèges, Jonathan Dee, éd. Plon.

Partager cet article
Repost0
3 juillet 2011 7 03 /07 /juillet /2011 10:26

 

Le Prix Rive Gauche à Paris a été décerné vendredi soir à Grégoire Delacourt pour son roman L’écrivain de la famille, publié aux éditions JC Lattès. Grégoire Delacourt l’a emporté, au quatrième tour de scrutin, avec 14 voix contre 12 pour Benoît Duteurtre, sélectionné pour son roman L’été 76.

 

Le collège littéraire, dont je faisais partie, était composé de Sybille de Bollardière (écrivain), Emmanuel Pierrat (avocat, écrivain), Pierre Mérot (écrivain), Gérard de Cortanze (écrivain), Jean-Baptiste Blanc (avocat), Gilles Verdiani (scénariste), Ariane Charton (écrivain, Cypora Petitjean-Cerf (écrivain), Yan Ceh (journaliste), Virginie le Gallo (libraire), Amandine Cornette de Saint-Cyr (écrivain), Fabrice Lardreau (écrivain), Pierre Krause (chroniqueur littéraire), Baptiste Liger (journaliste), Antoine Silber (écrivain), Daphnée Gravelat (attachée de presse), Pierre-Louis Basse (journaliste, écrivain), Vincent Eudeline (attaché de presse), Serge Joncour (écrivain), Valérie Tong-Cuong (écrivain), Véronique Olmi (écrivain), Pierre Bisiou (écrivain), Sophie Adriansen (écrivain, blogueuse), David Ignaciewski (photographe, lecteur) et Laurence Biava (présidente du jury, romancière, chroniqueuse littéraire).

                                                                                                                  

Créé par Laurence Biava, le Prix Rive Gauche à Paris, dont c’était la première édition, emprunte son nom au titre de la chanson d’Alain Souchon, « Rive Gauche à Paris ». Ce prix littéraire entend  couronner l’auteur d’un roman ou d’une nouvelle reflétant l’élégance, l’esprit, le style et l’art de vivre de la Rive Gauche ou bien sa « mélancolise » tel qu’Alain Souchon la dépeint dans sa chanson…

 

Photo : Grégoire Delacourt

Partager cet article
Repost0