Qui n’a jamais eu une bague, une paire de chaussures ou un stylo plume fétiche ? Le genre d’objet avec lequel nous nous sentons différents, au-dessus, presque invincibles. Un talisman en somme, dont le pouvoir s’évalue à la croyance qu’on lui attribue.
Le Chapeau de Mitterrand porte en lui un peu de cette magie. Histoire irrationnelle, où un homme assez ordinaire touche à l’extraordinaire… et devient celui qu’il a toujours rêvé d’être.
Ce soir-là, Daniel Mercier s’offre un dîner dans une belle brasserie parisienne. Il déguste son plateau de fruits de mer quand un illustre convive vient s’asseoir à la table voisine : François Mitterrand. Médusé, Daniel Mercier savoure ce moment avec délectation, s'imaginant déjà dire à qui voudra bien l’entendre : « J’ai mangé à côté du Président ». À la fin de son repas, François Mitterrand oublie son chapeau. Daniel hésite, une seconde, puis deux, à la troisième il s’en empare et quitte le restaurant sans demander son reste.
Les jours passent, coiffé du célèbre feutre noir, le voleur d’un soir voit le regard des gens changer. Lui le modeste comptable, se sent considéré, gagne en éloquence. Et si le chapeau de Mitterrand avait un pouvoir ? Celui de le rendre puissant.
Hélas, arroseur arrosé, notre homme perd le précieux couvre-chef qui va désormais se promener de tête en tête. De Paris à Venise, Antoine Laurain invite le lecteur à une balade dans la société des années 80. Nostalgie quand tu nous tiens...
Le Chapeau de Mitterrand d’Antoine Laurain, publié aux éditions Flammarion, est dans la sélection du Prix Rive Gauche.
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